Aperçu historique
Depuis l'antiquité, phéniciens et carthaginois remarquent le fabuleux site d'El Jadida. Les premiers y font escale, en route vers Essaouira, à la fin du VIIème siècle avant Jésus-Christ, les seconds créent un port à Tit, au sud de la ville d'El Jadida.
Beaucoup plus tard, et plus précisément en 1502, l'Armada d'Emmanuel le Fortuné, partie de Lisbonne, échoue dans la baie de Mazagan, suite à une tempête. Avec l'autorisation du roi, le capitaine Major, Georges de Mello y construit une forteresse flanquée de quatre tours et de cinq bastions, et une garnison s'y installe à l'abri de remparts.
Tout au long de la période que dure l'édification de la cité, les tributs environnantes ne cessent de l'attaquer, si bien qu'en 1769, la Cité portugaise est investie de toute part par les troupes du Sultan Sidi Mohammed Ben Abdellah. La garnison n'a alors qu'une issue : La porte de la mer. Les assiégés, obligés à quitter les lieux dans la précipitation, mettent le feu à tout ce qu'ils possèdent. Ils égorgent leurs troupeaux coupent les jarrets de leurs chevaux et minent les salles d'armes et les bastions, qui explosent sous les pieds des libérateurs, faisant plus de 5000 victimes. C'est dans ces circonstances dramatiques de l'histoire ancienne d'El Jadida que prend fin, une implantation portugaise ayant duré plus de 250 années.
Durant les cinquante années qui suivent le drame, la ville a été fermée et son accès interdit, d'où le nom de Mahdouma. Et ce n'est qu'en 1820, que le Sultan Moulay Abderrahmane reconstruit, le mur de l'enceinte en autorisant une colonie Juive de relever les ruines de la cité et de s'y installer.
La véritable dynamique urbaine de la ville d'El Jadida, en dehors des remparts du noyau portugais, s'est déclenchée à partir de 1912, date du début de l'encadrement politique français de la ville.
Considérée comme capitale d'une région traditionnellement agricole, El Jadida s'est révélée également d'un incomparable attrait touristique. La beauté de son site que couronne une merveilleuse plage, naturellement protégée par une chaussée sous-marine, la prédispose déjà à un destin balnéaire incontestable.
Baptisée Deauville Marocaine par le Maréchal Lyautey, elle voit se développer rapidement ses installations balnéaires.
Ce n'est qu'en 1950, qu'un nouveau port pouvant recevoir des bâtiments de moyen tonnage s'est imposé afin de compléter l'équipement d'une ville dont l'économie a repris de l'élan, suite notamment à la création d'un périmètre irrigué dans les Doukkala. Durant les trois décennies qui suivirent, El Jadida devait sombrer dans une léthargie profonde et se contenter uniquement de sa situation de ville balnéaire, en supportant tout au long de ces années de vaches maigres le qualificatif de plage de la ville de Marrakech.
Il aura fallut attendre la sollicitude de feu Hassan II, vers la fin des années 70, un nouveau dynamisme et un essor sans précédant dans tous les domaines de la vie active d'El Jadida, la prédistinant ainsi vers les sphères d'un nouveau pole économique du pays après Casablanca.
Le port de Jorf Lasfar va inaugurer cette nouvelle ère à partir des années 80, suivi par d'autres réalisations ferroviaires, industrielles et universitaires.
El Jadida en chiffres
La ville d'El Jadida est située à près de 100 km au sud de Casablanca, sur un plateau, dominant l'océan Atlantique et les plaines côtières, par 33° 14' Nord et 8° 31' Ouest. Elle dispose d'un périmètre urbain de l'ordre de 2600 ha, avec une population fixée à 144.000 habitants, d'après le dernier recensement (RGPH 2004).
Confortablement installée à l'abri d'une crique, elle-même protégée par une chaussée sous-marine, El Jadida se distingue aussi par un climat océanique tempéré, caractérisé par une forte humidité. La température moyenne annuelle est de 17,7°c, avec un maximum absolu de 40,8°c (en 1992) et un minimum absolu de -1,0°c (en 2005).
La moyenne annuelle des précipitations est de 395,9mm, (en 60 jours), avec des pluies annuelles exceptionnelles de 954,6mm (en 1996). Les précipitations mensuelles exceptionnelles, étant de 347,9mm (en un mois), en janvier 1996.
Les vents dominants sont de NE avec force exceptionnelle de 144km/h de direction Sud, enregistrée en 1996.
El Jadida est aussi la capitale administrative des Doukkala, une province des plus importantes à l'échelle national, et est en passe de confirmer son rang de deuxième pôle économique du pays.
Disposant d'énormes ressources agricoles, industrielles et culturelles, El Jadida convoite et à juste titre les rangs d'honneur en matière de produit touristique, grâce au plan Azur, qui va faire du site de Haouzia une destination de choix pour un tourisme balnéaire haut de gamme, et dont la capacité d'accueil est de près de 1000 lits.
La province d'El Jadida, c'est aussi un littoral océanique de 150 km de côtes, perlées de dizaines de plages, dont la plupart sont encore à l'état pur de virginité.
Propos recueillis du "Le Petit Guide d'El Jadida" - Ahmed CHAHID